Connaissez vous Left 4 Dead ? Ou Payday ? Tous ces jeux en coopération où quatre joueurs travaillent ensemble pour finir la mission que ce soit le braquage d’une banque ou survivre à l’apocalypse. Sans un réel travail d’équipe, la partie se soldera par l’échec. Ces deux exemples sont des piliers du genre, avec une approche différente. Left 4 Dead (le 2 plus précisément) est sorti complet ; puis ont été ajoutés la campagne du premier opus avec les améliorations du nouveau, et un support indéfectible des mods. Du travail de retexture en 4K au remplacement des zombies par des teletubbies, il y en a pour tous les goûts. Payday 2 en revanche s’est orienté vers le contenu additionnel. Avec pas moins de 68 DLC (àl’époque de l’écriture de cet article), du contenu gratuit au contenu à 6,99€, la facture monte très vite surtout par rapport au célèbre jeu de zombie.
Ces deux mastodontes du genre se maintiennent après une dizaine d’années, disposent toujours d’une communauté de joueurs conséquente malgré pléthore de concurrents. Et des prétendants, il y en a eu. Turtle Rock Studios, développeur de Left 4 Dead, se lancent dans le projet Evolved qui sera un échec cuisant malgré quelques bonnes idées. Back 4 Blood a reçu un accueil mitigé malgré quelques idées. Overkill promet Payday 3 depuis 2016 mais le besoin d’argent les pousse à sortir de nouveaux DLC huit ans après la sortie du deuxième épisode.
Mais en 2018, un petit studio nommé Ghost Ship Games, édité par Coffee Stain Publishing, lance l’accès anticipé de son premier jeu : Deep Rock Galactic, des mineurs nains du futur. Et pour une alpha, le contenu présenté est une fondation solide pour la suite : une équipe de quatre nains du futur sont envoyés par une société minière appelée Deep Rock pour exploiter les gisements d’une exoplanète.
La partie commence sur la station spatiale de la boîte, où notre personnage profite de sa pause syndicale. Bien sûr dans l’oreillette le patron nous pousse à aller « mériter notre bonus et d’arrêter de tirer au flanc ». On sélectionne sa mission, choisit son équipement et surtout on passe au bar voir quel breuvage pourrait nous être utile. On danse, on boit avec les collègues et on y va.
Dans Deep Rock Galactic, chaque nain possède sa spécialité. Là où Left 4 Dead utilisait des personnages pour varier les lignes de dialogue, les attributs étaient identiques. Dans Payday, l’équipement choisi ainsi que les compétences étaient totalement indépendant du personnage joué. Dans Deep Rock, le scout possède un grappin pour accéder à des endroits escarpés et un lance-fusée pour apporter un peu de visibilité à tout le monde (ou pour savoir sur quoi on tire). Il se défend avec un fusil et un canon scié. Le foreur est équipé de C4 et de deux grosses foreuses pour traverser les sols. Pour lui le lance flamme et le pistolet sont suffisants. Le technicien peut poser des tourelles défensives, et lancer des plateformes facilitant l’escalade de parois. Il nettoie avec un fusil à pompe et un lance grenade. Enfin, le soldat est là pour ramener tout le monde en vie. Il a une tyrolienne et du C4, une gatling et un revolver lourd.
Bien sûr la question est « pourquoi des mineurs ont besoin de minigun? » Comme nos amis de la Moria, les nains de Deep Rock travaillent en milieu hostile : la planète regorge de précieuses ressources, mais est habitée par des insectes dignes de Starship Troopers ! On passe donc le plus clair de notre temps à s’assurer de pouvoir rentrer. En évitant d’énerver la ruche et en décimant tout ce qui bouge un peu trop.
Car parfois, les insectes s’énervent des quatre glandus de l’espace qui viennent pour faire des trous et se barrer avec leurs œufs ; l’équipe fera alors face à une vague. Que ce soit la horde de zombie de Left 4 Dead où l’assaut de police de Payday, stopper sa progression pour organiser la défense de l’équipe est somme toute un classique du genre. Mais là, on a des spécialistes. Et dans ces moments-là le technicien brille par ses tourelles, le lance-flamme du foreur et le minigun du soldat font la différence. De plus le scout permet à tout ce joyeux monde d’y voir quelque chose, ce qui est un plus lorsque l’on risque de faire sauter un camarade mineur.
L’avantage de Deep Rock, c’est aussi son level design. La planète est répartie en régions. Selon la région, différents minerais sont exploitables, de même que les évènements météorologiques qui varient selon la profondeur et le biome. Et Ghost Ship Games a su tirer profit de la génération procédurale. Ici, elle est exploitée à bon escient et permet de ne jamais avoir le même niveau, en gardant une certaine logique dans la variété des lieux (couloir/salle/colonne). Le joueur n’est jamais coincé dans un labyrinthe, même s’il en aura souvent l’impression : l’immersion dans la grotte et la sensation de perdition surtout lorsque l’on apprend à se servir des instruments est particulièrement bien réalisée. Et dans le pire des cas, il vous reste la force brute. Pas envie de passer par la carte et de faire de la topographie ? Prenez votre pioche (ou foreuse dans le meilleur des cas) et passez à travers le monde ! Faut bien que votre statut de mineur accrédité par la société Deep Rock serve à quelque chose !
Les mineurs ont chacun leur personnalité et leur doublage. Et ce sont de vrais nains ! Toujours à se plaindre des conditions de travail mais prêts à y retourner tant qu’il y a une paie et une pinte au retour ! Le chat dans le jeu se fait textuellement ou avec la touche X pour attirer l’attention des coéquipiers, ou V pour booster le moral. 90% des interactions importantes se fera avec V. Quand on se biture avec les collègues après avoir annihilé une espèce d’aliens, tout ce qu’on veut c’est danser et célébrer la victoire !
Et c’est à mon sens l’un des plus grand atouts du jeu : un jeu coop classique de prime abord, mais qui se révèle doté d’une progression profonde : je ne vous ai pas parlé des « Deep Dive » ou de la modification et amélioration des armes, ainsi que des permis pour débloquer plus d’éuipements, ça ne s’arrête jamais … Je vous laisse découvrir. D’autant plus que les gars de Ghost Ship Games continuent d’ajouter des biomes, des armes, des compétences, de nouvelles bières surtout !
Pour une trentaine d’euros, et avec une communauté aussi sympathique (je ne suis tombé que sur deux trouble-fête sur ma soixantaine d’heures de service), Deep Rock Galactic est un jeu pour les fans de coopération saupoudrée d’humour.
Rock and Stone !